Juba – ” Alors que nous célébrons aujourd’hui les dix ans de notre indépendance, avec de la douleur dans le cœur, il n’y a pas grand-chose à célébrer. C’est en effet une période et une expérience difficiles pour nous, le peuple du Sud-Soudan. Nos cœurs continuent de gémir de douleur, d’angoisse, de confusion, de désespoir et de misère alors que des vies sont perdues chaque jour dans tous les coins de notre pays”, déclarent les dirigeants chrétiens du Sud-Soudan dans un message marquant le dixième anniversaire de l’indépendance du pays. Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud s’est séparé du Soudan et est devenu un État indépendant. En décembre 2013, cependant, une guerre civile a éclaté qui a fait des milliers de victimes et des millions de personnes déplacées et réfugiées.
“Le conflit est devenu le contexte dans lequel nous évoluons, avec une violence intercommunautaire endémique, une augmentation des cas de violence sexuelle, des meurtres par vengeance, des appropriations de terres et des enlèvements d’enfants”, peut-on lire dans le message du Conseil des Églises du Sud-Soudan. Ces longs conflits armés, souligne la Conseil, déstabilisent non seulement la paix, mais ralentissent également le développement socio-économique du pays.
Le Conseil des Églises du Sud-Soudan souligne que l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit en République du Soudan du Sud signé en 2018 est “le cadre le plus viable pour la paix et une lueur d’espoir pour les Sud-Soudanais” mais e il est malheureusement bloqué par le manque de volonté politique. En tout état de cause, les principaux partis ont signé l’accord de paix et le soutiennent. Les différents groupes armés ont été rassemblés et sont formés pour former une armée nationale. Le Conseil d’État et les conseils législatifs ont été formés et les membres des deux chambres du Parlement ont prêté serment.
Les dénominations chrétiennes présentes au Sud-Soudan assurent qu’elles continueront à se tenir aux côtés de la population pour soutenir la paix, la justice, la réhabilitation et la réconciliation. À cet égard, le Conseil des Eglises exhorte les non-signataires de l’accord de paix à embrasser le dialogue pour promouvoir la paix.
“Votre nation est dotée d’un immense potentiel, et nous vous encourageons à faire des efforts toujours plus grands pour permettre à votre peuple de jouir pleinement des fruits de l’indépendance”, déclare le Pape François avec l’Archevêque de Canterbury Justin Welby et le modérateur de l’Église d’Écosse Jim Wallace dans leur message aux dirigeants politiques du Sud-Soudan à l’occasion du dixième anniversaire de l’indépendance.
“Il y a encore beaucoup à faire au Sud-Soudan pour façonner une nation qui reflète le royaume de Dieu, où la dignité de tous est respectée et où tous sont réconciliés”, indique le message. Nous nous souvenons avec joie et gratitude de la rencontre historique des dirigeants politiques et religieux du Soudan du Sud au Vatican en 2019 et des lourdes promesses faites à cette occasion. Nous prions pour que ces promesses façonnent vos actions, afin qu’il nous soit possible de vous rendre visite et de célébrer en personne avec vous et votre peuple, en honorant vos contributions à une nation qui réalise les espoirs du 9 juillet 2011. Dans l’intervalle, nous invoquons sur vous et sur tous les habitants du Sud-Soudan les bénédictions de Dieu en matière de fraternité et de paix”, a-t-il conclu.
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bookmark_borderAFRIQUE/ESWANTINI – Les appels au dialogue pour mettre fin à la crise se multiplient
Mbabane – Les alarmes des organismes internationaux sur la situation du petit État d’Afrique australe de l’Eswantini se multiplient. Après l’appel à la réconciliation lancé à l’Angélus du dimanche 4 juillet par le Pape François , le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a également appelé ” le gouvernement à veiller à ce que des enquêtes opportunes, transparentes, efficaces, indépendantes et impartiales soient menées sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme, y compris celles commises par la police dans le contexte des manifestations, et à ce que les responsables aient à rendre des comptes “. La flambée de violence qui s’est produite ces derniers jours dans le royaume d’Eswatini est profondément préoccupante, car les rapports font état de dizaines de personnes tuées ou blessées lors de manifestations réclamant des réformes démocratiques.”
La réunion interrégionale des Évêques d’Afrique australe a condamné “les exécutions extrajudiciaires, les arrestations sans discernement, les enlèvements et les actes de torture” commis par les forces de police lors de la répression des manifestations. Dans leur déclaration, reçue par l’Agence Fides, les membres de l’IMBISA condamnent également ” la destruction des biens publics et privés ” car il s’agit d’un dommage ” au bien commun, la propriété étant nécessaire au développement intégral du pays “.
Dans la note du 2 juillet reçue par l’Agence Fides, le Conseil des Eglises du Swaziland exprime ” sa grande préoccupation face à la vague de violence qui sévit dans tout le pays et aux dommages causés aux personnes et aux biens “. Les responsables des dénominations chrétiennes d’Eswantini se demandent quelles sont les causes de la crise. “Le Covid-19 qui a touché le monde entier a perturbé la vie de tant de personnes qui ont perdu leur emploi, exacerbant ainsi les niveaux de pauvreté déjà élevés qui existent dans le pays. L’absence d’opportunités d’emploi a rendu les jeunes vulnérables et frustrés.” Cela a généré une vague de protestations qui ont été brutalement réprimées. “Si la plupart des pillages sont le fait des manifestants, la police est responsable d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations arbitraires et de torture”, précise la note.”Nous avons recueilli des témoignages de personnes qui ont été enlevées de leur domicile par des agents de sécurité et des proches sont toujours à leur recherche”, dénoncent-ils.
“Personne ne détient la solution pour sortir de la crise”, affirment les dirigeants chrétiens, qui désignent le dialogue comme le seul moyen de trouver une solution de compromis qui puisse être acceptée par toutes les parties.